braniya chiricahua




L'ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour. Dans ce clair-obscur surgissent des monstres.
Antonio Gramsci

vendredi 18 septembre 2015

IMMIGRATION : MAMMON À L’ASSAUT DE L’EUROPE

Un article d'Israel Shamir

"... Cette... Troisième Guerre mondiale n’est pas seulement dirigée contre le tiers monde. Cette guerre a commencé bien avant que la première bombe soit tombée sur le sol rocailleux de l’Afghanistan. Un million de nouveaux réfugiés sont sur les routes, créant un grand désordre et déstabilisant l’Asie. Aucun doute à avoir : tôt ou tard, la vague des réfugiés atteindra l’Europe. Des centaines de milliers de réfugiés sont d’ores et déjà en marche en direction de l’Europe, de la Russie, ainsi que des pays plus ou moins stables de l’Asie centrale. Il faut les comprendre : les États-Unis ayant menacé d’utiliser le cas échéant les armes nucléaires contre ses pauvres maisons, la population civile n’a pas d’autre choix que de fuir les zones potentiellement visées. Aucun contrôle à la frontière ne pourra jamais contenir leur poussée anarchique. Le Pakistan sera aux premières loges, mais il ne sera en aucun cas le dernier. Les Américains et les Anglais ayant prévu de transformer leur Croisade initiale en une longue guerre « contre le terrorisme », il y aura de plus en plus de réfugiés, jusqu’à ce que, finalement, le tissu social de l’Europe, très fragile, se déchire et finisse par être détruit. L’Europe sera envahie, comme l’Empire romain en son temps, et elle sera confrontée à un choix cornélien, affreux : instaurer un régime d’apartheid et de discrimination, ou perdre son identité.
L’Europe est-elle vouée à être la victime collatérale de la furie américaine, comme le badaud innocent, pris au milieu d’un échange de tirs dans la grand’rue, entre le saloon et le bureau du télégraphe, comme on le voit dans les westerns ? Pour ma part, je considère que l’Europe est plutôt la cible désignée de l’offensive, non seulement annoncé : entamée.
Ce n’est certainement pas ce que le Monsieur Tout-le-monde souhaite, aux États-Unis, mais on ne lui demande pas son avis. Les nouvelles élites gouvernementales américaines, ainsi que leurs partenaires et leurs voyageurs de commerce outre-atlantique, ont inscrit la destruction d’une Europe par trop prospère, indépendante et cohérente, à leur ordre du jour. Ce désir a une raison concrète, de court terme : l’Europe est un concurrent dangereux, pour l’Amérique, elle est trop indépendante, elle a même osé mettre sur pied une monnaie unique qui pourrait évincer le dollar. L’Europe prône une politique plus équilibrée en Palestine. L’Europe est trop égalitaire : à New York, j’ai vu un garçon d’ascenseur, un immigré du Panama pays martyrisé par vous devinez qui : ce liftier vit en permanence dans son ascenseur : il y habite, il y couche... Vous ne verrez jamais une chose pareille en Europe, pour la bonne raison que l’Europe n’a pas encore été mammonisée.

II


La nouvelle élite des décideurs n’a pas grand-chose à faire du Christ ou de Mahomet, certes, mais leur dévotion éperdue s’adresse à une autre divinité ancienne : Mammon. Cet antique dieu de l’Avidité était adoré, avant tous les autres, par les Pharisiens, voilà deux millénaires, comme nous l’apprend l’Évangile. Jésus leur dit : « Vous ne pouvez à la fois servir Dieu et Mammon. » Mais les Pharisiens se moquèrent de lui, parce qu’ils adoraient l’argent [1]. Cette foi antique tomba dans l’oubli. L’adoration de Mammon est connue sous le terme d’Avarice, l’un des sept péchés capitaux, réprouvés par les sociétés tant chrétienne que musulmane.
Mais elle n’a pas complètement disparu. Deux mille ans plus tard, le petit-fils du rabbin Trier, un certain Karl Marx, en arriva à la déduction révolutionnaire suivante : la foi de Mammon, cette « religion des juifs pour les jours de semaine » – ce sont ses propres mots – est devenue la véritable religion des élites américaines. Marx cite, en l’approuvant, un certain colonel Hamilton : « Mammon est l’idole des Yankees, ils ne l’adorent pas simplement en paroles, mais aussi de toutes les forces de leur corps et de leur âme. À leurs yeux, la terre n’est qu’une immense bourse des valeurs et ils sont persuadés que leur unique mission sur la Terre est de devenir plus riche que leur voisin. » Marx conclut : « Là où la domination effective de la mentalité juive sur le monde chrétien a achevé son expansion, totale et éclatante, c’est en Amérique du Nord. »
La mentalité juive victorieuse, pour Marx, est basée sur l’« appât du gain et l’égoïsme, son credo, c’est les affaires ; son dieu : l’Argent » [2]. Ces propos, comme bien d’autres idées de Karl Marx, sont connus, mais leur signification spirituelle profonde n’a jamais été perçue à sa juste mesure. Pour une raison bien simple : jusqu’à nos jours, les caractéristiques religieuses de la foi en l’Accaparement étaient inexprimées, et ses adeptes auraient pu passer pour des capitalistes « normaux », soucieux de leur intérêts propres bien sentis tout en œuvrant au bien commun (on dirait aujourd’hui : à l’intérêt général), tels qu’Adam Smith nous en avait dressé le portrait...
Les choses ont changé depuis l’avènement du « néolibéralisme ». Les conférences de Milton Friedman ont été en quelque sorte l’occasion du « coming out » des Mammonites, adeptes de la nouvelle/vieille croyance. Ils diffèrent des avares du commun en cela qu’ils élèvent l’Avidité au niveau d’un Dieu jaloux qui ne saurait souffrir qu’on lui associât des collègues. L’homme riche traditionnel n’aurait pour rien au monde rêvé de détruire sa propre société. Il se souciait de son pays et de sa communauté. Il ambitionnait d’être le premier parmi les siens. Il se considérait comme un « meneur d’hommes », comme un « bon pasteur ». Certes, les bergers, eux aussi, mangent parfois du mouton, mais ils n’iraient jamais vendre le troupeau tout entier au boucher pour la seule raison que la cotation est bonne.
Les Mammonites voient dans de telles billevesées une trahison de Mammon. Comme l’a écrit Robert McChesney, dans son introduction à l’ouvrage de Noam Chomsky Le Profit, avant le Peuple [3] : « Ils exigent une croyance absolue dans l’infaillibilité du marché dérèglementé. » En d’autres termes, une foi faite d’égoïsme et d’avidité illimités. Ils sont totalement exempts de toute compassion pour les gens au milieu desquels ils vivent, ils ne considèrent pas appartenir à la « même espèce » que les gens du coin. S’ils pouvaient éliminer les gens du coin pour les remplacer par des immigrés indigents, afin d’optimiser leurs profits, ils le feraient, comme l’ont fait leurs coreligionnaires, en Palestine.
Les Mammonites n’ont rien à cirer des Américains, mais ils les utilisent comme instruments afin de parfaire leur domination du monde. Leur idéal de ce monde est archaïque ou futuriste : ils rêvent d’un monde partagé entre esclaves et maîtres. Afin de le réaliser, les Mammonites font tout ce qu’ils peuvent afin de détruire la cohésion des unités sociales et nationales.
Tant que les gens restent sur leur terre, parlent leur langue, vivent parmi leurs semblables, boivent l’eau de leurs rivières, pratiquent et prient dans leurs églises et leurs mosquées, ils ne sauraient être réduits en esclavage. Mais dès lors que leurs pays sont submergés par des masses de réfugiés, leur structure sociale s’effondre. Ils perdent leur plus grand privilège : le sentiment d’avoir quelque chose en commun, le sentiment de fraternité. Dès lors, ils deviennent une proie facile, pour les adorateurs de Mammon..."

LE PROJET JUIF POUR LE PROCHE-ORIENT ET AU-DELÀ




Un article de Gilad Atzmon gilad.co.uk

The Jewish Plan For The Middle East and Beyond


C’est certain, les récents événements en Irak et en Syrie constituent un ultime signal d’alarme. Nous aboutissons en effet à une terrible situation au Proche-Orient, celle-ci étant orchestrée par un puissant lobby motivé par les intérêts d’une communauté, et pour elle seule.
Dès 1982, Oded Yinon un journaliste israélien autrefois lié au ministère israélien des Affaires étrangères, avait publié un document intitulé A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties (« Stratégie pour Israël dans les années quatre-vingt »). Ce chroniqueur expliquait alors que la seule manière pour Israël de maintenir sa domination dans la région était de fragmenter les États arabes alentours en de plus petites unités. Ce document, plus tardivement appelé « Projet Yinon », suggérait alors que le fait de laisser les Arabes et les musulmans s’entretuer dans de perpétuelles guerres sectaires et tribales constituait dans les faits la politique de sécurité d’Israël.
Bien évidemment, abstraction faite des prophéties du Projet Yinon, on pourra toujours arguer que tout cela n’a rien à voir avec le lobby juif, les politiques et les institutions de cette même communauté, et qu’il s’agit simplement d’une énième proposition stratégique d’Israël. Seulement voilà, impossible d’ignorer que le courant de pensée néo-conservateur, principal levier de l’ingérence du bloc anglo-saxon en Irak, était composé d’une vaste diaspora juive, une faction sioniste. Tout comme il n’est un secret pour personne que la Seconde Guerre du Golfe a été menée pour servir les intérêts d’Israël, perçant ainsi les unités sectaires de la région, qui semblaient être la dernière poche de résistance contre ce pays.
De la même manière, il est communément admis que lorsque Tony Blair a décidé de lancer cette guerre criminelle, « Seigneur Levy » était l’agent de financement en chef du gouvernement... pendant ce temps, dans la presse britannique, les chroniqueurs David Aaronovitch et Nick Cohen battaient le tambour de la guerre. Et encore une fois, ce fut précisément le même lobby juif, œuvrant pour l’intervention en Syrie, qui appela les États-Unis et l’OTAN à combattre aux côtés de ces forces djihadistes, celles-là même qui menacent aujourd’hui une décennie de « réussites américaines » en Irak.
Malheureusement, les disciples de Yinon sont plus nombreux que vous ne le pensez. En France, il s’agit du tristement célèbre « philosophe » juif Bernard-Henri Lévy. Ce dernier s’est vanté à la télévision d’avoir, « en tant que juif », fait campagne pour une intervention de l’OTAN et d’avoir ainsi libéré la Libye.
Comme on peut le voir, un certain nombre d’activistes, de commentateurs et d’intellectuels sionistes ont ces derniers temps, dans plusieurs pays, travaillé sans relâche pour la même cause : la dislocation des États arabes et musulmans en de plus petites unités sectaires.
Mais de tels stratagèmes relèvent-ils exclusivement des sionistes ? En fait, ce que l’on appelle la gauche juive sert exactement la même cause, non pas en fragmentant les Arabes et les musulmans en de plus petites unités telles que chiites, sunnites, Alaouites ou Kurdes, mais en les divisant en groupes définis par l’orientation sexuelle (lesbiennes, gays, hétérosexuels, etc.).
J’ai récemment entendu parler de Sarah Schulman, une activiste lesbienne, juive et new-yorkaise. Dans sa recherche de fonds pour une « gay pride de la jeunesse palestinienne » aux États-Unis, on lui a recommandé de se rapprocher de l’institut « Open Society » de George Soros. Le récit qui suit va certainement vous sidérer, comme ce fut le cas pour moi :
« Un ancien employé d’ACT UP [1] et de l’institut Open Society, fondation de George Soros, m’a suggéré d’y déposer une demande pour le financement de l’événement. Après m’y être employée, je découvris que je n’étais pas étrangère à la personne qui réceptionnait ma demande, nous fréquentions dans les années soixante-dix le même établissement secondaire, la Hunter [College] High School de New York. Elle transféra ma demande au bureau de l’Institut situé à Amman, en Jordanie. J’eus une formidable discussion téléphonique d’une heure avec Hanan Rabbani, directrice du projet sur la question des femmes et du genre au Proche-Orient. Hanan me dit alors que cet événement donnerait une grande visibilité aux organisations gays indépendantes de la région. Cela inspirerait les gays arabes – notamment en Égypte et en Iran… c’est pour cette raison, affirma-t-elle, que le financement de la parade devait provenir du bureau d’Amman. » [2]
Le message est clair, l’Open Society Institute (OSI) transfère l’argent de Soros en Jordanie, en Palestine et de nouveau aux États-Unis dans le but d’« inspirer les gays arabes en Égypte et en Iran »
Ce à quoi l’on assiste ici est une preuve accablante du but de l’intervention de George Soros et de son institut, qui est de diviser les Arabes et les musulmans, et de façonner leur culture. Donc, tandis que l’aile droite du lobby juif pousse les arabes à mener des guerres ethniques et sectaires, leurs homologues tribaux, par le biais de l’institut OSI de Soros, font exactement la même chose, leur but à eux étant de diviser les Arabes et les musulmans en groupes d’identité marginaux et politiques.
Concernant les récentes évolutions en Irak, nul n’ignore que les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Occident sont complètement démunis. Alors assurément, le moment est grandement venu pour nous d’identifier les forces et idéologies au sein des sociétés occidentales qui nous conduisent vers toujours plus de conflits. Tout ce que l’on peut espérer, c’est que les États-Unis, la Grande-Bretagne, et la France réfléchissent à deux fois avant de dépenser des milliards provenant de leurs contribuables pour suivre le Projet Yinon, et se lancer dans des guerres étrangères désastreuses imposées par le lobby.

mercredi 16 septembre 2015

DE L'ÉTAT-SM À L'ÉTAT-ODJAQ



La reconfiguration de l'Odjaq entamée depuis des mois vient de connaître sa conclusion logique : le limogeage du chef de la SM (DRS). C'est par un communiqué minimaliste que la Présidence a porté l'estocade à l'ex-homme le plus puissant de l'Algérie, désormais admis « à faire valoir ses droits à la retraite » ! Sic transit gloria Médiéni.

Dans la foulée, la Présidence nommait comme successeur à Médiène, l'un de ses anciens adjoints, le nommé Tartag. Ce général entame son magistère avec beaucoup de plomb dans l'aile : mouillé dans l'affaire de Tiguentourine, trempé jusqu'aux os dans la gestion du CTRI de Ben-Aknoun (centre de torture, démarquage des sinistres DOP du général Trinquier, le psychopathe), accusé par le MAOL -ce secteur de la SM qui a choisi le FIS- d'être le vrai responsable de l'assassinat de Merbah, de Lyabès et de Boukhoubza, le bombardier (Tartag) ne risque pas de voler haut : la CPI serait ravie de connaître de son cas. (C'est sûrement, en tout cas, ce que des âmes charitables du côté de la Présidence ont du lui souffler dans le creux de l'oreille, histoire qu'il marche droit).

On reconnaît là, dans la conduite de cette affaire, la patte manoeuvrière (et fourbe) des gens du pouvoir algérien. Mais à la guerre comme à la guerre ! La culture du FLN ne connaît que cela, la guerre et, disent-ils, « la guerre est ruse-el harbou khida' » (tiens la devise du Mossad est « Tu feras la guerre par la ruse »!).

L'armée algérienne, infectée jusqu'à la moelle par la corruption, ne peut pas souffrir qu'une quelconque épée de Damoclès en vienne à tournoyer au-dessus de sa tête. Son bras policier, la SM, saisi d'hubris, a oublié cette réalité : il a été réséqué.


Mais il repoussera. Parce qu'il faudra bien donner du grain à moudre aux centaines de milliers -sinon aux millions- d'Algériens qui vivent de la délation tout en se donnant des airs de patriotes sourcilleux. Suivez mon regard.

dimanche 6 septembre 2015

LA CRISE, LE PEUPLE GREC ET LES RESPONSABILITÉS DU GOUVERNEMENT DE SYRIZA

  
Chers camarades et amis francophones,
Je me permets de vous envoyer cette lettre, qui s’efforcera d’éclairer certains aspects des dernières évolutions politiques, économiques et sociales, surtout depuis le gouvernement (aujourd’hui démissionnaire) de SYRIZA.
Je faisais partie de cette formation politique depuis sa constitution en 1991 (et pendant 18 ans membre de sa direction nationale). Actuellement je ne dispose pas d’autres titres que celui de mes études, économiste avec spécialisation en géopolitique, et ma condition sociale celle d’une retraitée grecque à 500 euros par mois. Je me sens cependant chanceuse, car presque 1/3 de la population de mon pays en âge de travailler est au chômage, dont près de 60% de jeunes.
Avec une grande partie des membres et cadres de SYRIZA, je suis convaincue que face à la soumission au diktat néolibéral de l’Austérité, il y avait une alternative (There Is Alternative- TIA), contrairement au dogme infâme martelé par Thatcher (There Is No Alternative- TINA) au nom duquel le néolibéralisme s’est installé en Europe, en grignotant graduellement, mais sûrement, les bases économiques et de redistribution de l’Etat.
Passons au sujet.
Est-ce que le gouvernement de SYRIZA fut élu pour appliquer un nouveau plan d’austérité et de dictats néocoloniaux ? 
Est-ce que le référendum du mois de Juillet, avec le NON du peuple grec de 62%, habilitait le gouvernement -notamment son équipe dirigeante- à signer l’accord, sans même consulter les instances du Parti et les militants par un Congrès ? Pourtant les statuts même de SYRIZA prévoient la convocation du Congrès permanent en cas de questions d’ordre exceptionnel.

La majorité des ex-membres de l’organisation de « SYRIZA-Paris », pensent que le groupe dirigeant de l’ex gouvernement SYRIZA a échoué dans sa mission.

Le nouvel accord signé en pleine période estivale (constituant ainsi juridiquement une nouvelle obligation de l’Etat grec), dicte en effet :

la vente de la richesse nationale restante (Société de l’Électricité, Sociétés de distribution de l’eau à Athènes et à Salonique, Société Nationale du Gaz, de toute l’aire de l’ex-aéroport international d’Athènes, ainsi que des nombreux aéroports régionaux, la Société Nationale du Chemin de Fer, les ports de Pirée, de Salonique etc.). Les acheteurs sont retenus parmi ceux qui ont posé candidature durant le gouvernement de la Nouvelle Démocratie et Pasok.
La baisse accentuée des salaires et des retraites, déjà frappés précédemment.
La montée de la TVA du 12% à 23% y compris pour des produits de première nécessite (pain et produits dérivés de farine, laitages, viandes, fruits légumes).
Le droit des banques de procéder à l’expulsion de citoyens ne pouvant pas honorer les échéances de leurs prêts, y compris pour le seul toit au dessus de leur tête.
L’utilisation des recettes du fisc pour le remboursement de la dette.
La liste est très longue (100 pages présentées en anglais), obligeant les députés à les lire et les voter en express (dans les 24h). Il est déjà connu que 47 députés de SYRIZA ne se sont pas prononcés en sa faveur, dont 44 ont voté NON. Leur vote avait été anticipé par la démission de 5 ministres du gouvernement.
Le 3ème Mémorandum (*) fut adopté avec l’appui de seulement 118 députés de SYRIZA, avec l’appui de la Nouvelle Démocratie (droite) de l’AN.EL (droite), de Potami (centre) et du PASOK. ¬Il est à souligner que le nombre de 118 députés de SYRIZA ne leurs permettait plus institutionnellement de gouverner.

Était-il possible de faire autrement que de renier les engagements passés ?

Citons rapidement nos objectifs et engagements programmatiques de Janvier 2015
  • 1/ faire face à la crise humanitaire. 
    Effectivement de premières mesures ont été prises pour assurer aux citoyens nécessiteux un plat chaud (par la distribution de coupons d’alimentation). 
    Il a été aussi aboli le ticket de 5 euros pour accès à une visite médicale à l’hôpital, où il faut attendre plus de 3-4 mois pour avoir un spécialiste (sauf urgences). 
    Nous admettons que la crise humanitaire ne peut pas être résolue en 4-5 mois.Or beaucoup de temps a été accordé aux négociations, n’apportant pas de résultats palpables, cependant que des sommes qui pouvaient y être consacrées ont pris la destination du remboursement des prêts.
  • 2/ Stopper l’augmentation du chômage, et développer l’économie. 
    Nous ne pouvons pas prétendre que la hausse nominale du surplus budgétaire est en soi du développement, ni au niveau de l’emploi, ni au niveau de la dynamique économique. Sauf le tourisme, qui fut augmenté cet été, vu l’instabilité politico-sécuritaire en Tunisie et en Turquie, aucun autre secteur n’a connu de la reprise, vu la crise rampante dans l’UE, et dans le monde, notamment en Asie. 
    Cette évolution était prévisible et soulignée à maintes reprises par des économistes de grande renommée mondiale, mais aussi par des collègues spécialistes du département de politique économique de SYRIZA. Malheureusement leur approches n’ont pas été prises en compte par l’équipe gouvernementale dirigeante.
  • 3/ La renégociation de la dette qui comportait comme objectifs : l’audit de la dette et de sa part frauduleuse (projet déjà élaboré par une commission parlementaire), l’annulation de cette dette odieuse, la renégociation des intérêts, le rééchelonnement des échéances de la somme nominale restante [1]. 
    La condition préalable au remboursement était l’indice d’un développement réel (non pas statistiquement truqué, comme ce fut le cas les années précédentes). 
    A défaut de réalisation de ces conditions, les clauses du 3ème Mémorandum adopté, ne laissent aucune chance au développement. Au contraire, elles poussent l’économie vers une récession plus profonde atteignant déjà (officieusement) le 7%. D’où la nécessité d’une approche et d’un combat alternatifs au plan national, européen et pourquoi pas mondial.
  • 4/ l’élaboration d’une fiscalité alternative, de la collecte des impôts sur les grandes fortunes, l’échelonnement des dettes fiscales des PME et des particuliers en difficulté. 
    Nous devons souligner le travail positif qui a été fait dans ce sens durant les 7 mois. 
    Cependant cet apport en ressources ne peut que s’effacer sous le poids accablant des nouveaux dictats.

Mais nombreux peuvent se questionner, comment pouvions nous faire autrement ?

Tout d’abord nous aurions dû rechercher et discuter au sein des instances du parti depuis 2 ans, les éventuelles alternatives en cas d’échec des négociations. Ceci n’a pas été fait, malgré les rappels et les insistances de 45% de membres et cadres du parti. 
Ce manque de pratique démocratique, puis le comportement bonapartiste du groupe restreint autour du 1er ministre, n’a pas permis la maturation collective, politique, technique mais aussi idéologique d’une alternative. 
Le secrétaire du parti, le cde Tassos Koronakis a démissionné de son poste récemment, ne voulant cautionner ni la marginalisation du parti, durant la dernière période, ni la scission. 
Vous me permettrez de confirmer aujourd’hui, que je n’ai pas été surprise. Au fur et à mesure que le temps avançait, les faits donnaient malheureusement raison aux craintes de nombreux cadres et membres de SYRIZA quant aux illusions de l’équipe dirigeante de gagner à la faveur du peuple les négociations avec des instances européennes et le FMI.

Les faits sont criants

Nous avons payé depuis le mois de janvier plus de 10 mds d’euros aux créanciers, et nous nous sommes enchaînés pour 25 autres milliards pour la période à venir. 
En quoi cela va-t-il aider le peuple grec et les peuples européens ?

Des 85 milliards promis, 50 mds iront dans un fond-garantie du remboursement de la dette, avec comme contrepartie les privatisations précédemment citées. 
D’autres 15 milliards iront à la recapitalisation des banques grecques 
et seulement les 15 mds restants seront, probablement, verses à l’économie réelle et aux besoins du budget de l’Etat. 
Or nous avons remboursé déjà - depuis Janvier 2015 - ce même montant sans qu’un sou n’ait bénéficié à la société. Qu’est-ce donc qui autorisait les dirigeants du gouvernement de SYRIZA à conclure que les négociations ont été certes dures mais fructueuses ?

Fructueuses pour qui ? Pour les créanciers ? Pour le peuple grec ? Pour les peuples européens ?
Le seul bilan fructueux -et personne ne peut l’ignorer - est que la lutte courageuse d’un peuple grec harassé a fait progresser dans les opinions la conscience des impasses et des méfaits des orientations néolibérales, notamment allemandes. Nous tous avons travaillé durement pour cela. 
Mais faut-il absolument sacrifier le peuple grec comme une nouvelle Iphigénie sur l’autel du capital, notamment spéculatif, en attendant que le rapport de forces avance chez d’autres peuples en Europe ? 
Est-ce que la capitulation du gouvernement grec par la signature du nouveau diktat, servira de levier à des luttes victorieuses en Espagne, Irlande, France, Portugal et Italie, ou renforceront-elles au contraire les représentations pessimistes chez les populations qu’on cherche à persuader qu’il n’y a pas d’alternative ? Des centres puissants travaillent quotidiennement dans ce sens.

Ma question n’est pas posée aux créanciers. Je la pose à ceux qui se sont battus à nos côtés durant ces longs mois. Qui ont dit NON aux diktats et aux nouvelles formes de colonialisme économique. 
À ceux qui se sentent déçus, démobilisés, trahis. Réfléchissez, mes camarades, et surtout continuez à agir.

Une grande partie des militants de la Gauche combative et alternative en Grèce et à l’étranger ont refusé de se plier aux diktats. Nos luttes se poursuivront vers les victoires, malgré les bâtons dans les roues, les trous noirs et les sirènes de l’ile de Kirke (Iliade).
Nous ex-militants de SYRIZA, chair de la chair de SYRIZA, nous continuerons nos luttes, ouvrant des horizons toujours plus larges, conscients et combatifs, que ce soit dans le cadre de L’UNITÉ POPULAIRE, (nouvelle formation politique) ou à travers les mouvements sociaux alternatifs, contre le néolibéralisme oppresseur et prédateur, contre les nationalismes stériles, contre la xénophobie, pour le respect des droits humains, sur cette planète qui nous enfante et que nous devons préserver soigneusement.
Nous remercions du fond du cœur tous ceux et toutes celles, qui ont exprimé leur solidarité envers le peuple grec. 
Nous vous assurons chers amis, ainsi que vous tous militants de mouvements sociaux, de partis et des simples citoyens épris de liberté, d’égalité, de démocratie -notamment participative- que vous aurez aussi notre entier soutien. 
Ensemble, vous, nous, ainsi que la majeure partie de nos cds qui restent encore à SYRIZA, nous ferons front à la misère, aux guerres, aux hégémonismes.

Avec mes salutations les plus chaleureuses
Aliki Papadomichelaki, le 25 août 2015

jeudi 3 septembre 2015

RECONFIGURATION DE L'ODJAQ




Depuis quelques jours, le quotidien algérien El Watan, sous la signature de sa journaliste Salima Tlemçani, spécialiste des choses de l'ANP et de la SM, entretient une manière de suspense sur le sort du général 'Abdelkader Aït Ourabi (alias Hassen). Ce dernier a été mis sous mandat de dépôt et écroué à la prison militaire de Blida. Que lui est-il reproché ? Le lecteur n'en saura rien car au lieu de l'information qu'il attend, il aura droit à une défense en règle d'un officier présenté comme un as de la lutte anti-terroriste, patriote, fidèle au chef de la SM, l'éternel -25 ans qu'il la dirige- Médiène, etc.. Tout juste apprend-on que cet officier a surtout sévi dans le sud, aux frontières de la Libye, du Mali et du Maroc.

Ah mais voilà qui nous rappelle quelque chose ! L'attaque du centre gazier de Tiguentourine. Même que c'est à la suite de cette attaque que ledit Hassen a été limogé et inculpé pour, entre autres, constitution de bande armée. Traduction en clair : création et manipulation de vrai-faux maquis terroriste-islamiste. Mais ne comptez pas sur El Watan pour vous le rappeler !

Hier, il citait des sortes de témoins de moralité : l'AYANT-DROIT ABSOLU, N. Aït Hammouda, et la PATRIOTE grincheuse, la trotzkiste L. Hanoune (décidément, le trotzkisme mène à tout, comme nous l'ont montré les néocons criminels). Et que disent ces super-patriotes sur le fond de l'affaire ? Rien. Ils ont été requis pour déplorer; ils déplorent. Aujourd'hui (03/9), le quotidien donne la parole à l'avocat de l'officier écroué : le praticien déplore les manquements graves au code de procédure pénale, en particulier le refus de lui permettre d'accéder au dossier de l'accusation. Cela ne fait jamais que 53 ans que la SM procède ainsi, cher maître ! Au mépris du droit civilisé, de la procédure judiciaire légale, n'importe quel Algérien peut être enlevé dans la rue ou chez lui, transporté dans un lieu secret et passé à la Question.

Il n'est bien sûr pas question de reprocher à cet avocat de faire son travail. Il est question de rappeler à El Watan que lorsque des gens s'indignaient de semblables procédés s'agissant d'islamistes (ou réputés tels), il était l'un de ceux qui dégainaient le plus vite le slogan terroriste, concocté sinon par la SM du moins par ses coolies, "QUI TUE QUI ?". Et voilà qu'aujourd'hui un équarrisseur de la SM est victime des procédés de ladite SM (l'équarrissage en moins, quand même!). L'arroseur arrosé, en somme.

Alors quoi ? Alors, chiche, cher maître : je soutiens complètement vos réquisitions auxquelles j'ajoute : 1) que vous puissiez assister aux interrogatoires de votre client ; 2) que celui-ci ne fasse l'objet d'aucune violence, physique ou symbolique ; 3) que la tenue du procès obéisse aux normes d'une justice civilisée, rendue par des magistrats indépendants (il y en a). Et ce n'est pas sinistre ironie de ma part : en pleine guerre, au congrès de la Soummam, 'Abane Ramdane avait fait inscrire ces principales dispositions (dites de l'Habeas Corpus) dans les statuts du FLN ; et Zighoud Youcef ne s'écarta de la Convention de Genève -dont un exemplaire ne quittait pas sa musette- qu'à partir du moment où son âme damnée, Bentobbal, parvint à lui manger la cervelle ; et ce fut la boucherie du 20 août 55.


Il va de soi que ce qui vaut pour ce général doit valoir pour tout Algérien. Voilà ce que l'éthique commande à n'importe qui d'écrire.



(Mon article du 13/02/14)

ALGÉRIE : RECONFIGURATION DE L'ODJAQ

Dans les « chroniques de la guerre des lâches » (cf sur ce même blog), il était fait état de la formation d'une alliance entre l'état-major (EM) de l'armée, dominé par les ex-officiers du cadre français (les généraux Belkheir, Mohamed Lamari, Nezzar...), et la Sécurité Militaire (SM, dirigée par les généraux Médiène et Smaïn Lamari). Ce bloc s'était formé en réaction à l'accord passé entre le Président Bendjedid -appuyé par une partie de la hiérarchie militaire, issue pour la majorité d'entre elle de l'est du pays-, et le Front islamique du salut (FIS), lui aussi massivement de l'est. Le bloc EM/SM avait démis Bendjedid de la Présidence et engagé une guerre terrible contre l'autre partie qu'il a réduite à quia.

Avec la disparition des chefs emblématiques de l'EM (M. Lamari, L. Belkheir) et l'affaiblissement de Nezzar, l'appareil de la SM s'est imposé comme jamais auparavant à la hiérarchie de l'armée, au point qu'on peut dire que cette dernière n'existait plus. Médiène, le chef de la SM (rebaptisée DRS, pour Département du renseignement et de la sécurité, en arabe Daïrat el isti'lamate wa el amn, ce qui donne DIA – tiens ! c'est le nom du service action de la CIA), est devenu le « Dieu de l'Algérie » (selon ses propres dires).

Mais le tout-puissant chef de la SM semble avoir sous-estimé les capacités manoeuvrières d'un Bouteflika qui, même gravement diminué par la maladie, a réussi à mettre en route le principe du processus de liquidation de Médiène et, partant, du ravalement de la SM au rang subalterne qui devrait être le sien. Et ce principe est simple : reconstituer une hiérarchie de l'armée pour qu'elle fasse pièce à la SM. Un chef d'état-major, conforté par un titre politique, vice-ministre de la Défense, est nommé (A. Gaïd-Salah) et un conseil supérieur de l'armée (homologue du conseil supérieur de la Magistrature) est créé qui a à charge de gérer les carrières (donc les nominations) des hauts gradés de l'armée et de la SM ; il est présidé par le chef de l'EM et comprend les chefs des armées (air, terre, mer...), les six chefs de région militaire, le directeur général de la sûreté nationale (DGSN, qui est un général), le chef de la DCSA (direction centrale de la sécurité de l'armée) et celui du DRS.

Tout le monde aura compris que c'en est bien fini de l'omnipotence de Médiène. Une vraie machine de guerre contre le DRS a été ainsi montée sans coup férir. Le « Dieu de l'Algérie » auquel on prête tant n'a rien vu venir. Un malheur n'arrivant jamais seul, le chef du DRS venait pourtant d'être très gravement affaibli par le limogeage de ses principaux adjoints, Bachir Sahraoui alias 'Athmane Tartag ( le directeur de la sécurité intérieure, DSI, le contre-espionnage), Rachid Laalali (directeur de la sécurité extérieure, DSE), M'henna Djebbar (le directeur central de la sécurité de l'armée, DCSA), qui ont payé ainsi le désastre de Tiguentourine. Le général Hassen -Abdelkader Aït Ourabi-, qui a conduit les opérations, la boucherie devrait-on dire, a été, quant à lui, arrêté.

On le voit : l'attaque « terroriste » contre le centre gazier de Tiguentourine a été une sorte de « main de Dieu » pour Bouteflika. À moins qu'il ne faille y voir une autre main, bien humaine celle-là. En effet, qu'une colonne de 4X4 puisse faire des centaines de km sur un terrain désertique sans être repérée -malgré le système d'observation et de surveillance-, cela relève du miracle ou de la trahison.

Il restait à asséner au « Dieu de l'Algérie » le coup de pied de l'âne : l'honneur de l'exécution publique échoira au secrétaire général du FLN, joueur de derbouka (il n'y a pas de sot métier) dans un obscur orchestre de province. Vae victis. La diatribe du percussionniste contre le seigneur et maître du pays a hystérisé les larbins de la SM qui n'en reviennent pas même s'ils subodorent, à l'instar du bon peuple, que quelque chose de grave a dû se produire pour que l'homme le plus puissant du pays, celui qui peut vous faire passer de vie à trépas sans autre forme de procès, soit traîné dans la boue en pleine agora.

Tout cela se passant à la veille de la désignation du Dey (que l'on appelle par antiphrase les «élections présidentielles»), il serait tentant de ramener ces événements à une lutte de clans somme toute habituelle. Ce serait commettre une erreur d'appréciation car les enjeux sont autrement plus importants que la simple désignation du dey, tant il apparaît évident que l'Odjaq (la milice des Janissaires qui commandait la Régence d'Alger durant la période de domination ottomane, soit trois siècles, trois fois plus que la domination française) se satisferait tout-à-fait de l'actuel. En effet, dans le système de l'Odjaq, le dey est une réalité subsidiaire, seconde et interchangeable. L'essentiel pour l'Odjaq étant de préserver son propre pouvoir réel.

Bien sûr, tous les hommes ne se valent pas et les circonstances pèsent et infléchissent les choix de l'Odjaq vers telle ou telle direction. Ainsi, après la domination indécente et grotesque des « Marocains » sous le règne de Bouteflika, certains pourraient penser qu'il serait de bon aloi pour l'Odjaq de prospecter ailleurs. Le clan rival de celui des « Marocains » -celui de l'est, le BTS- l'a si bien compris qu'il a ressuscité un ancien général, démissionnaire depuis 1996, Hocine Benhadid, ex-conseiller spécial du président Zéroual, pour se rappeler au bon souvenir de l'Odjaq nouvellement reconstitué : je parle au nom de mes frères d'armes, dit-il en substance dans une intervention sur le quotidien El Watan. Il n'est pas sûr, cependant, que l'Odjaq verrait d'un d'un bon œil l'arrivée au pouvoir d'un clan revanchard (dont l'homme lige, Ali Benflis, piaffe d'impatience). L'Odjaq a besoin de stabilité pour s'adonner aux affaires dans la tranquillité.

Une note de (très relatif ) optimisme pour finir : des journalistes n'hésitent plus à parler en termes non codés des « clans » en les désignant positivement comme étant celui de l'est et celui de l'ouest. On y arrive, on y arrive ! Une clarification s'impose toutefois : quand on parle du clan de l'ouest, il s'agit plus précisément des « Marocains », ces Algériens nés au Maroc et Marocaiins naturalisés Algériens, qui ont formé la SM, ont assassiné 'Abane Ramdane et sont arrivés dans les fourgons de l'armée des frontières de Boukharrouba pour se poser en maîtres et seigneurs du pays. Quant au clan de l'est, il s'agit moins d'un clan structuré que d'une mentalité tribaliste de chef de horde qui a fait les ravages que l'on sait durant la guerre d'indépendance, dans la bande frontalière qui va, en gros, des confins sud de l'Aurès au Bec de canard (la soi-disant Base de l'est dont 'Abane était déterminé à en liquider les chefs autoproclamés).